Enseignante-chercheuse à l’Ecole des Mines Albi.
Centre génie industriel.
C’est vrai que l’IA est au coeur des débats en ce moment. Au-delà de l’effet de mode et du marketing, elle offre aux entreprises de nombreuses possibilités pour automatiser des tâches répétitives, optimiser leurs processus et améliorer leurs prises de décision. Pour les petites structures, cela peut se traduire par un gain de productivité et une meilleure compétitivité.
Mais attention, l'IA ne remplace pas l’intelligence humaine !
Elle se positionne comme un outil complémentaire, capable de renforcer les compétences existantes en réalisant des tâches spécifiques, comme l’analyse de grandes quantités de données pour déceler des tendances ou perfectionner la production.
Le défi est donc de penser à une intégration harmonieuse de l’IA, en faisant évoluer les métiers plutôt qu’en les remplaçants.
Dans le secteur de la production, l’IA change déjà la donne.
Avec la maintenance prédictive, les entreprises peuvent anticiper les pannes et limiter les coûts. Les algorithmes d'IA, en analysant les données historiques, repèrent les signes avant-coureurs de défaillance, permettant des interventions préventives. Résultat : des machines qui fonctionnent plus longtemps, une production optimisée et moins de temps d’arrêt.
En somme, l’IA est avant tout un outil au service de l’humain.
Sa finalité n’est pas de rivaliser avec nous, mais de simplifier nos vies en offrant un soutien technologique précieux.
Les TPE-PME qui veulent adopter des solutions d’intelligence artificielle se heurtent à plusieurs défis de taille, à commencer par le coût.
Créer une solution sur mesure implique des investissements : il faut soit embaucher un expert en IA, ce qui représente une charge conséquente, soit collaborer avec des start-ups spécialisées.
Et les dépenses ne s’arrêtent pas là : expliquer les problématiques spécifiques de l’entreprise, modéliser des solutions adaptées et suivre des échanges réguliers avec les développeurs d’IA demandent du temps, une ressource précieuse pour les PME.
À ces coûts initiaux s’ajoute l’entretien continu de l’IA. Déployer une solution nécessite une infrastructure solide, des serveurs, et donc des frais d’hébergement et de maintenance, autant de compétences et de ressources que la plupart des PME n’ont pas en interne et doivent souvent externaliser.
Enfin, un coût moins tangible mais tout aussi crucial : la confiance. L’IA reste pour beaucoup une " boîte noire " – elle fournit des résultats, mais sans toujours expliquer comment.
Pour une entreprise, cela soulève des questions : peut-on se fier à cette solution pour optimiser ses processus ?
Quelles garanties de performance à long terme peut-on espérer, surtout si l’IA n’évolue pas avec les besoins changeants de l’entreprise ?
Ces incertitudes freinent souvent les PME dans leur adoption de l’IA, malgré le potentiel qu’elle représente.
Je leur conseillerais de commencer petit !
Il est préférable d’opter pour des projets d'IA simples, et de progresser étape par étape.
Pour cela, il est important de passer par des entreprises spécialisées en IA, que ce soit des start-ups innovantes ou des acteurs plus établis. L'idée, c'est de résoudre de petits problèmes pour tester l'efficacité des solutions.
À chaque étape, il faut se demander : combien de temps a pris le développement ? Quels gains de performance j’observe ?
L’important est d’adopter une approche itérative pour se familiariser avec les outils et gagner en confiance.
En procédant ainsi, on peut identifier les domaines où l'IA peut réellement faire la différence et exploiter pleinement le potentiel pour l’entreprise.
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