COVID-19 : La CCI Tarn en première ligne
Les 10 ans de la CCI du Tarn
La CCI du Tarn célèbre cette année ses 10 ans. Développement économique et touristique, commerce, formation, environnement… Retour sur une décennie d’évolutions et de projets au plus près des entreprises du territoire.
Il y a dix ans, les CCI de Castres-Mazamet et Albi-Carmaux-Gaillac décidaient d’unir leurs compétences autour d’une seule et même structure.
Qu’est-ce qui a motivé ce projet ?
Michel Maurel et Didier Gardinal, respectivement présidents des CCI de Castres-Mazamet et d’Albi-Carmaux-Gaillac, ont été des précurseurs. Bien avant que les regroupements de CCI soient imposés par le gouvernement, considérant qu’il valait mieux décider librement que subir, ils ont engagé sereinement la procédure de rapprochements des 2 CCI tarnaises pour aboutir à une seule entité départementale.
Qu’est-ce que cela a changé ?
Ce rapprochement a permis de renforcer le poids de notre CCI locale et de conserver ce qui reste notre ADN, notre proximité. Nous avons pu maintenir des sites d’accueil sur Albi et Castres pour continuer à répondre aux besoins de nos entreprises. Bien sûr, nous souhaitions réaliser des économies d’échelle en mutualisant les fonctions.
Cet objectif a été largement rempli et même dépassé car la CCI du Tarn a réduit ses effectifs de plus de 40 % en 10 ans. Ces économies substantielles nous ont permis de préserver un équilibre financier malgré les coupes financières imposées par Bercy.
Quels ont été les grands chantiers engagés depuis 10 ans ?
Celui dont nous sommes fiers est certainement le domaine de la formation. Nous avons modernisé tous nos centres de formation et créé de nouveaux campus comme celui de Cantepau à Albi.
Nous avons renforcé nos écoles en créant de nouvelles formations pour répondre aux besoins spécifiques locaux comme l’Ecole Supérieure du Numérique.
Pour protéger et assurer la survie de nos écoles, centres de formation et CFA, historiquement liés aux CCI, nous avons fait le choix d’externaliser de manières diverses selon les cas. Nous avons ainsi créé une EESC - baptisée IN&MA - en partenariat avec la CCI de la Marne pour accueillir notre école du management industriel IPI et lui permettre de se développer. Les 17 CFA des CCI d’Occitanie ont fusionné pour créer une unique structure régionale Purple Campus et regrouper toute la formation professionnelle continue et l’apprentissage.
Enfin la CCI a renforcé ses formations historiques : le pôle automobile, l’école d’Orthopédie Orthèse et l’IFCIM. Grâce à l’adaptabilité et l’agilité de notre CCI, nous avons renforcé notre position de 2ème formateur départemental après l’éducation nationale.
Nous formons ainsi chaque année plus de 700 étudiants dans 6 filières et 2 600 stagiaires pour 550 formations dont 400 sur mesure.
Pendant la crise des gilets jaunes et celle liée au Covid-19, la CCI du Tarn s’est fortement mobilisée pour soutenir les entreprises. Pourtant ce rôle prépondérant des CCI a été remis en question par l’Etat qui ces dernières années n’a pas hésité à multiplier les coupes budgétaires…
Effectivement, au cours des 10 dernières années, les CCI n’ont pas été épargnées.
Nous avons dû nous adapter aux coups de rabot imposés par les gouvernements successifs. Malgré une baisse de nos ressources de plus de 75 % et de 40 % de nos effectifs, la CCI du Tarn est restée mobilisée pour les entreprises lors de l’enchainement des crises économiques successives.
Tous les acteurs du territoire ont été témoins de notre engagement sans faille : les entreprises, le Gouvernement, les préfets et les services de l’Etat, les fédérations professionnelles, les collectivités territoriales, les parlementaires.
Je suis ravi que notre maillage et notre proximité - que nous avons souhaité préserver à tout prix et qui ont pu nous être reprochés - aient été durant les crises notre force et notre vraie valeur-ajoutée.
Quel visage aura la CCI du Tarn dans dix ans ?
Certainement une CCI connectée, collaborative et réactive pour répondre aux multiples et nouvelles attentes de ses clients. Mais malgré les pertes de financements publics, nous souhaitons avant tout rester la grande maison de l’entreprise.
Nous avons entamé notre transformation avec une nouvelle offre de services partagée par toutes les CCI : Soluccio.
Notre principal enjeu sera de lancer des prestations tarifées sans pour autant concurrencer nos propres ressortissants même s’il sera difficile de transformer un établissement public en entreprise commerciale du jour au lendemain.
L’Etat souhaite que les CCI vivent uniquement de leurs propres ressources : ce n’est pas un effort mais une aberration économique et surtout la fin d’une prestation homogène sur l’ensemble des territoires. C’est un sacrifice, surtout dans une économie où l’on nous dit que la croissance est moins bonne que prévue et qu’il faut encore plus soutenir les entreprises.
Dire que supprimer la taxe pour frais de chambre (TFC) va permettre aux entreprises de mieux vivre est totalement faux.
Pour certaines d’entre elles, la TFC représente moins de 10 € par an. Il faut ouvrir les yeux ! Que veulent les entreprises durant ces crises - notamment les plus petites et les plus fragiles (90 % de nos entreprises), des services gratuits ou à faibles coûts au plus près des territoires.