Présidente de la délégation départementale de femmes Chefs d’entreprises (FCA). Dirigeante de la franchise tarnaise de bras droit des Dirigeants RH.
La part des entreprises créées par des femmes est encore inférieure à celle des hommes. Selon vous, quels sont les principaux freins ?
L’entrepreneuriat reste un parcours inégalitaire pour les femmes. L’un des défis majeurs est l'accès au financement qui demeure toujours très difficile. Selon les dernières études en la matière, elles ont en effet deux fois plus de chances de se voir refuser un prêt que les hommes.
Et quand elles décrochent un financement, bien souvent, les femmes entrepreneures empruntent des montants inférieurs à ceux de leurs homologues masculins. Autre frein, l’articulation entre vie professionnelle et vie privée qui est parfois difficile à surmonter.
Les attentes sociétales concernant le rôle des femmes dans la famille peuvent en effet limiter le temps et l'énergie qu'elles peuvent consacrer à leur entreprise. On remarque aussi que les stéréotypes négatifs sur l’entreprenariat féminin peuvent avoir un effet sur les comportements et les performances des femmes et les dissuader de se lancer ou les empêcher de recevoir le soutien nécessaire de la part des investisseurs, des clients et des partenaires commerciaux.
Mais on pourrait aussi parler du manque de modèles de réussite féminins visibles dans ce domaine et des inégalités dans l'accès à la formation et au développement des compétences.
Les femmes peuvent avoir moins d'opportunités d'acquérir les compétences techniques, financières et managériales nécessaires pour réussir en tant qu'entrepreneurs, en partie en raison de différences dans les filières éducatives choisies ou imposées.
Comment accélérer le mouvement ?
Tout d’abord, en développant les programmes de mentorat et de réseautage spécifiques pour les femmes afin de créer des synergies, de rompre leur sentiment d’isolement et de monter en compétence grâce à l’entraide.
Concernant l’accès au financement, des politiques de soutien financier ciblées, comme des subventions ou des prêts à taux préférentiels, seraient les bienvenues. Pour lutter contre les stéréotypes de genre, il faudrait lancer des campagnes de sensibilisation afin d’informer et d’éduquer.
Il me semble également primordial de promouvoir les success stories de femmes entrepreneures comme la campagne mise en place par la CCI du Tarn et la DDETSPP (Direction Départementale de l'Emploi, du Travail, des Solidarités et de la Protection des Populations) sur les femmes dans l’industrie en mars dernier, à l'occasion de la journée internationale des droits des femmes.
Enfin, très important, la formation ciblée pour permettre aux femmes de renforcer leurs connaissances en matière de gestion d’entreprise, de technologie et d'innovation.
Quel message délivrez-vous à celles qui souhaiteraient se lancer dans l’aventure ?
Nous leur disons que "tout est possible", que l'on peut être une mère de famille, avoir une vie privée, des passions, tout en étant cheffe d'entreprise.
Nous intervenons ainsi régulièrement dans les collèges et lycées du département en partenariat avec l’association 100 000 entrepreneurs pour parler aux jeunes de l’entreprenariat. Il est important de construire un réseau de mentors, de conseillers et d'autres entrepreneurs. Participer à des événements de networking, des incubateurs et des accélérateurs peut offrir des opportunités précieuses pour obtenir des conseils et du soutien.
Les délégations FCE sont là pour ça car " Seules, nous sommes invisibles. Ensemble, nous sommes invincibles ".
d'entreprise et de la formation permettent d’aider les femmes à concrétiser leur projet et à lever de nombreux freins :